Visité par un collaborateur sur deux chaque mois en France, le site Cadremploi fait état d’un intérêt croissant des cadres pour la démission, et le met en perspective avec un marché de l’emploi à flux tendus, avec à peine 3% de chômeurs au sein de cette catégorie.
Le site surfe sur cette tendance en allant jusqu’à lancer une campagne de communication aux slogans on ne peut plus limpides : « rendez vos potes jaloux, changez de job, démissionnez », « retrouvez le sens de l’humour, changez de job, démissionnez » ou « passez plus de temps avec vos enfants, changez de job, démissionnez ».
Si plus de la moitié des cadres interrogés se disent en effet ouverts à de nouvelles opportunités et si 88% des moins de 35 ans pensent que démissionner est un signe d’ambition… ils ne sont finalement que 8% à franchir le pas ! Cette frilosité relative tempère un turn-over qui reste très modéré si on le compare aux consultations d’opportunités relevées sur les sites spécialisés, aux nombreuses sollicitations reçues par les cadres et aux dires de Cadremploi qui annonce que « 87% des cadres déclarent que démissionner est jubilatoire ! »
La récente loi «avenir professionnel», ouvrant le droit au chômage pour certains démissionnaires est en outre l’une des mesures du gouvernement Macron les mieux accueillies par les cadres (à 64%, selon Le Figaro Magazine).
Quel qu’en soit le contexte et aussi jubilatoire que ce soit, démissionner n’est toutefois pas anodin et il convient de faire les choses bien pour éviter toute déconvenue au moment de poser sa dem’ sur le bureau du boss !
Outre l’intérêt de garder de bonnes relations avec ses anciens managers en vue d’une potentielle prise de référence, on gardera à l’esprit que le monde (du travail !) est globalement petit et qu’on n’est jamais à l’abri de recroiser un ancien collègue au cours de sa carrière ou de devoir recourir à un réseau commun. Alors, sauf à changer de vie, d’identité et de continent (et encore !), on tachera de préserver les égos respectifs et on pensera à informer sa hiérarchie de ses intentions avant de laisser courir la rumeur auprès de ses collègues.
Excepté dans des situations très tendues ou formelles, commencer par communiquer par le biais d’une lettre de démission n’est pas nécessaire et pourrait même offenser votre responsable. Un entretien en tête à tête sera apprécié, d’autant plus si vous avez ménagé un délai confortable à votre hiérarchie pour prendre les mesures qu’impose votre départ.
Ce n’est pas une obligation, mais c’est recommandé. Inutile de se lancer dans d’infinies justifications, clarté, concision et cohérence sont de mise. Une opportunité, un choix personnel, une envie d’autre chose … On évite surtout de régler longuement ses comptes et on dit la vérité. Un départ chez le concurrent finit toujours par se savoir !
Les aspects purement administratifs peuvent être abordés ultérieurement, après avoir laissé le temps à tout le monde de digérer la nouvelle et d’envisager la suite. Ne perdez pas de vue pas que vous n’aurez qu’une seule occasion de faire une dernière fois bonne impression sur votre lieu de travail actuel.
Rester ouvert à la négociation, permettre un tuilage si l’employeur le demande et que les délais le permettent, se montrer disponible et joignable pour la reprise de vos dossiers : préserver un climat d’entente jusqu’au bout vous garantit un départ réussi ! Si le contexte et les délais le permettent, prévoir des adieux en bonne et due forme auprès de vos interlocuteurs en interne et en externe est toujours apprécié, au mieux un pot de départ, au pire un mail personnalisé. Les personnes bougent mais le réseau professionnel demeure, il faut le préserver !
Plus d’informations sur le cadre légal de la démission sur le site du Service public !
Sources : Lefigaro / Cadremploi